Sauvons le genre humain.

Edition à la date de l’originale. Parmi les derniers ouvrages de V. Hennequin que Brunet (‘Fous littéraires’, p. 96) qualifie de « fou exceptionnel de sang rassis ». « Hennequin écrivait dans les airs avec les doigts, prétendait correspondre avec les esprits par une trompe aromale (…). ‘Sauvons le genre humain’ lui aurait été dicté par l »âme de la Terre ». Disciple puis rival de Fourier (…) c’est plutôt du côté de la morale sexuelle qu’il entend amender Fourier (…). Il apporte quelques précisions sur la fameuse « queue », le « membre pivotal » attribué par Fourier aux Solariens, et qui selon Hennequin aurait été à la fois une arme puissante et un superbe ornement, « doué d’une force gigantesque et d’une dextérité infinie » (Blavier, ‘Fous littéraires’, p. 301-302). « Il célèbre la sainteté de la femme, il professe que ‘tous les amours sont bons’; il fait grand cas des ‘séries’ analogiques entre les passions, la musique, les couleurs et en tire de nouveaux plans de société phalanstérienne. Métaphysiquement, il voit dans notre âme une partie composante de Dieu et croit à une métempsycose ascensionnelle, dont Victor Hugo pourra s’inspirer ; enfin, d’après lui, les âmes individuelles fusionneront ‘dans un grand fleuve qui sera l’âme d’un satellite ou d’une planète’  » (A. Viatte, ‘V. Hugo et les illuminés de son temps’, p. 144 et s.). Sur le système cosmogonique de V. Hennequin, cf. M. Nathan, ‘Le ciel des fouriéristes’, P.U. de Lyon, p. 114 sq. (Del Bo, p. 74). Bon exemplaire.