Oberman. Lettres publiées par M. Senancour (…).

Edition originale tirée à petit nombre d’exemplaire. Accueillie dans l’indifférence générale, ce n’est qu’à la faveur des articles et préfaces de Sainte-Beuve (1832) et de George Sand (1833) que ce roman épistolaire, mêlant essai philosophique et journal intime, suscita la ferveur des jeunes romantiques. Ils virent en Oberman l’incarnation poignante du « mal du siècle » et en Senancour un prophète des temps nouveaux. « Premier en date des romans intimes, aux côtés ‘d’Adolphe’ et de ‘Volupté’, il en demeure le chef-d’œuvre », selon André Monglond (‘Journal intime d’Oberman’, Arthaud, 1947, I, 337), qui souligne également la supériorité de cette version originale de 1804 sur les rééditions remaniées ultérieurement par l’auteur. « Par bien des aspects […], ‘Oberman’ annonce les angoisses de l’homme moderne et son désir de retrouver une nature première, loin des artifices et des contraintes d’une société impitoyable. La poésie de cette prose, l’évocation des paysages de haute montagne et le dialogue tragique de l’homme avec l’univers devraient encore trouver un écho chez les lecteurs de notre siècle » (Béatrice Didier, ‘Célébrations nationales’, Dir. des archives de France, 2004, p. 161). Liszt lui consacra deux pièces des « Années de pèlerinage » et Proust, grand lecteur ‘d’Oberman’, écrivit même: « Senancour, c’est moi » (In ‘Textes retrouvés’, « Cahiers Marcel Proust », n°3, 1971). (Clouzot, p. 251: « Très rare et très recherché ». En français dans le texte, BnF, n° 209. Merland, ‘Bibliogr. des oeuvres de Sénancour’, p. 23. Monglond, VI, 870). Très bel exemplaire, imprimé sur papier vergé, remarquablement frais, conservé dans sa première reliure de cartonnage à la Bradel. Entièrement non rogné, il se présente tel que paru, dans un état de conservation exceptionnel.