La Grand’ Monarchie de France (…). Avec la loy Salicque, qui est la première & principale loy des François.

Troisième édition de cet essai sur le “meilleur gouvernement” que l’auteur composa à l’usage du jeune souverain François Ier, mais aussi “brillant tableau juridique et politique de la société française de son temps”. En humaniste, Claude de Seyssel y défend une conception du consensus et de l’harmonie politique qui rejette Machiavel en accordant une large place aux corps intermédiaires, en particulier le Parlement. “L’un des premiers théoriciens de l’absolutisme français, il en trace à la fois l’étendue et les limites; il en définit les caractères et les avantages par rapport aux autres formes d’absolutisme (…). Evêque de Marseille et membre éminent du parlement de Paris, Seyssel donne aux cours souveraines une place prépondérante comme freins au pouvoir royal. Sa description de la société française au début du XVIe siècle retrace le passage d’une société d’ordres, hiérarchisée et ordonnancée, fondée sur la dignité, à une société dynamique, fondée sur la fortune et le talent” (Solange Marin). L’ouvrage contient, à partir de la page 81, un essai développé sur la loi salique, “première Loy des François” tentative de justification historique et juridique des mesures visant à écarter les femmes du trône et de la possibilité de transmettre la couronne. Humaniste d’origine savoyarde, juriste de formation, Claude de Seyssel (1450-1520) a été conseiller auprès de la maison de Savoie avant de passer au service de Louis XII comme conseiller et maître des requêtes. Il devint évêque de Marseille puis archevêque de Turin jusqu’à sa mort. (Brunet V, 330. Hauser, ‘Sources de l’histoire de France’ (1494-1610), n°369). Ex-libris gravé armorié du bibliophile lyonnais Arthur-Brölemann (1826-1904), président du tribunal de commerce de Lyon. Très bon exemplaire, bien relié, très frais, très bien conservé, assez grand de marges.