Le Trône et l’Autel, ou Réponse à Monsieur de Chateaubriand; par un ci-devant révolutionnaire,

Edition originale de cette réponse à Chateaubriand et à sa “Monarchie selon la Charte” et critique de sa défense de l’infaillibilité et l’inviolabilité de la personne royale. Contre Chateaubriand, Bazin remet en cause “l’immensité des pouvoirs de la chambre de pairs” et défend la Charte comme l’acte libéral qui garantira les droits des individus et de la collectivité nationale. Après avoir consacré des développements aux révoltes organisées par la noblesse pour résister à l’arbitraire de la monarchie, il finit par conclure : “Observons seulement que dans le siècle dernier, les prétentions féodales de la noblesse avaient disparu, et que la liberté s’est inoculée chez nous par le contact des jeunes gentilshommes, frères d’armes de Lafayette, élèves de Washington, héros de l’indépendance aux États-Unis d’Amérique” (p.7). Révolutionnaire du Mans, proche des Enragés et des Babouvistes, R. Bazin (1771-1820) anima en 1793 une société de jeunes révolutionnaires du Mans (les Bazinistes). Professeur d’histoire, il collabora à divers journaux d’extrême gauche et rencontra Saint-Simon dont il devint l’ami et le collaborateur. Compromis dans plusieurs tentatives d’insurrection, longuement incarcéré, il continua cependant à militer par son action et ses brochures. Il fut tué en duel en 1818, dans ce que Maitron (‘Dictionnaire du mouvement ouvrier’) qualifie “d’assassinat avec préméditation” pour réduire au silence cet opposant irréductible. Bel exemplaire, très frais, tel que paru sous sa couverture imprimée.