Libertés de la France, contre le pouvoir arbitraire de l’excommunication ; Ouvrage dont on est spécialement redevable aux sentiments généreux & supérieurs de Mademoiselle Clai**.

Edition originale. L’auteur, avocat au Parlement, dresse un courageux plaidoyer, vigoureux et argumenté, contre l’excommunication des comédiens, à l’occasion d’une affaire qui eut un immense retentissement. Les Comédiens français avaient organisé un brillant service religieux à la mémoire de Crébillon père à sa mort. L’Archevêque de Paris, Christophe de Beaumont, réclama des sanctions contre le curé qui avait accueilli des “histrions excommuniés”. Humiliés, les Comédiens français s’adressèrent au Roi en lui rappelant les engagements de Louis XIII en leur faveur, mais le roi n’intervint pas. En protestation, La Clairon la plus célèbre tragédienne du temps défia la colère de son public, du parterre, des Premiers Gentilshommes et la Maison du Roi, en refusant de jouer. Avec Lekain, Molé et Bellecour, elle fut envoyée cinq jours à la prison de For-l’Evêque. Elle continua cependant courageusement à revendiquer un statut civil et religieux pour les comédiens. Devant l’inertie des autorités, elle renonça finalement au théâtre, au grand dam de son public et se réfugia à Ferney auprès de Voltaire. Par arrêt du 22 avril 1761, ce mémoire a été interdit, brûlé par la main du bourreau et l’auteur rayé du tableau des avocats. Exemplaire provenant de la vente de Bibliothèque de Jean-Claude Carrière (vente Audap du 24 juin 2022, n°30). Mors fendu. Coiffes usées, reliure un peu épidermée. Intérieur très frais.