ROUSSEAU (Jean-Jacques)

1- Lettre sur la musique françoise [i.e. française]. S.l., 1753. (2) f., (4), 92 p. [Précédé de] 2- J. J. Rousseau citoyen de Genève, à Mr. D’Alembert, […] ; Sur son Article Genève dans le VIIme Volume de l’Encyclopédie, et particulièrement sur le projet d’établir un théâtre de comédie en cette ville. Amsterdam, Marc Michel Rey, 1758. xviii, 264 et (8) p. d’Avis de l’imprimeur. 3- [BORDE (Charles)] et ROUSSEAU (J.-J.). Discours sur les avantages des Sciences et des Arts, Prononcé dans l’Assemblée publique de l’Académie des Sciences & Belles-Lettres de Lyon, le 22 juin 1751 [Par Ch. de Borde]. Avec la réponse de Jean J. Rousseau, citoyen de Genève. Genève, Barillot & fils, 1752. (2), 130 p.

3 ouvrages reliés en un volume in-8 (196 x 123 mm), plein veau marbré de l'époque, dos lisse orné de compartiments richement fleuronnés, pièce de titre de maroquin bordeaux, tranches rouges.

1- Deuxième édition publiée quelques semaines après l’originale, de ce brûlot qui envenima la « querelle des Bouffons » pour des décennies. « Le résumé des idées de Rousseau sur la musique (…), le plus impitoyable des réquisitoires contre la musique française qui fit scandale (…). En manière de représailles, les musiciens de l’Opéra brûlèrent Rousseau en effigie dans la cour du théâtre » (Catalogue exposition Rousseau, B.N. 1962, n° 116). Rousseau ne critiquait pas seulement l’infériorité de la langue française, mais aussi l’esthétique de l’opéra français de son temps, « le conventionnel des représentations, les airs à roulades sans rapport avec les sentiments, l’apparat ridicule des scènes à machines, les éclats vocaux et les excessives gesticulations des interprètes (…), l’absence d’action dramatique, l’abus d’une mythologie ressassée et la pompeuse niaiserie des livrets » (Cf. Jacques Gheusi, « E. Universalis »). (Bibliothèque Cortot, p. 171. Fétis, 3943. Dufour, 32. Gregory, p.237. RISM B/VI/2 p.734. Sénelier, 120. Tchemerzine-Scheler, V, 529). – 2- Edition originale. La réponse de Rousseau à l’article « Genève » qui venait de paraître dans l’Encyclopédie, dans lequel D’Alembert suggérait des réformes pour la ville de Genève: projet pour une « cité philosophe » de liberté politique et culturelle, notamment par la levée de l’interdiction d’un théâtre permanent. Rousseau résume, dans sa critique, tout ce qu’il dénonçait déjà comme une illusion: « le théâtre comme école de l’hypocrisie, le bel esprit, la civilité telle qu’on la conçoit à Paris sont inconciliables avec les mœurs de véritables citoyens. Ses thèses sur les spectacles ne sont qu’un aspect de sa réflexion sur la modernité: à quelles conditions la république est-elle possible ? Comment lier adéquatement morale, esthétique et politique » (cf. B. Bachefen, ENS éditions). Quelques piqûres aux premiers feuillets. (Gagnebin, V, 1812. Tchemerzine-Scheler, V, 535). – 3- Édition originale de cette réfutation en règle du « Discours » de Rousseau présentée par Charles Borde devant l’académie de Lyon. La « Dernière réponse » de Rousseau figure, en première édition, sous faux-titre particulier à partir de la page 61. (Conlon, n°5. Dufour, n°24). Très bon exemplaire, très bien relié à l’époque.

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