1- Offrande à la Patrie, ou Discours au Tiers-Etat de France. S.l., au Temple de la Liberté (Paris, février), 1789. (1) f., 62 pages. 2- Supplément de l’offrande à la Patrie, ou, Discours au Tiers-Etat, sur le plan d’opérations que ses Députés aux Etats Généraux doivent se proposer; sur les vices du Gouvernement, d’où résulte le malheur public; sur la lettre de Convocation, & sur le règlement qui y est annexé. [Paris], Au Temple de la Liberté, 1789. x, [-11], 62 pages.

1- Edition originale rare de la première intervention de Marat dans le processus révolutionnaire, marquant son entrée décisive sur la scène politique. Gravement malade et se croyant condamné, il déclara en 1793: « Ne vouloir pas quitter la vie sans avoir fait quelque chose pour la liberté » et adressa aux Etats-Généraux cet hymne à l’espérance, présenté comme le « dernier conseil d’un soldat expérimenté ». L’ouvrage, composé de cinq discours, constitue une véritable profession de foi de celui qui allait devenir « l’Ami du Peuple ». Massin, dans son analyse de l’oeuvre (‘Marat’, p. 70), le décrit comme le premier message d’un prophète au peuple: « Rien n’est joué, rien n’est encore gagné, et la plus dure bataille reste à livrer, car les ennemis du peuple n’ont pas désarmé et préparent leur revanche. (…) Que faut-il donc faire ? Quatre choses: empêcher la dislocation du Tiers, se fixer des objectifs immédiats limités, ne pas oublier le but final et conserver le dynamisme révolutionnaire ». Ce texte marque une étape fondamentale dans l’évolution militante de Marat, qui se revendiquera ensuite fréquemment comme l’auteur de ‘l’Offrande à la Patrie’. 2- Deux mois seulement après ce premier essai, Marat publia ce pamphlet supplémentaire, adoptant cette fois une tonalité beaucoup plus virulente. S’adressant au Tiers-Etat, il ne se contenta pas de dénoncer les crimes du gouvernement, mais critiqua sévèrement le mode de convocation des Etats-Généraux et la composition même de cette assemblée. (Fonds Lacassagne, Marat, p. 3. Monglond, I, p. 196. Martin & Walter, n°22889). Très bon exemplaire, bien relié, très frais, imprimé en partie sur papier bleuté, rare complet des deux parties.