1- Prose chagrine. Paris, Augustin Courbé, [16 avril-15 octobre] 1661. 3 parties. 2- La promenade, Dialogue entre Tubertus Ocella et Marcus Bibulus. Paris, Thomas Jolly, 1662.

1- Edition originale de cet ouvrage que La Mothe Le Vayer composa dans sa maturité. Il est divisé en trois parties publiées séparément entre le 16 avril et le 15 octobre 1661. « Las du commerce du monde », sur le point de quitter la Cour à l’âge de 73 ans, La Mothe Le Vayer s’entretient des « dégoûts de la vie (…) qui ont leurs charmes aussi bien que les satisfactions qui leur sont opposées » (p. 3-4). « Digne héritier spirituel de Montaigne, en plus sombre, ce contemporain du Roi Soleil lui renvoie sa part d’ombre (…). La Prose chagrine de ce Cioran de jadis accumule avec l’énergie d’un désespoir roboratif les mille raisons de se fâcher avec l’existence, depuis la brièveté de la vie jusqu’à la maltraitance des animaux, depuis la débauche des vieux jusqu’à l’incurie des médecins, en passant par quelques dizaines d’autres sujets de mécontentement encore » (G. Tomasini, éd. Klincksieck, coll. « Génie de la mélancolie », 2012). 2- Edition originale. Ce texte emblématique de la pensée sceptique et libertine du XVIIe siècle met en scène deux interlocuteurs fictifs, Tubertus Ocella et Marcus Bibulus, qui dialoguent en marchant, dans la tradition des échanges socratiques. A travers cette conversation, l’auteur invite à une réflexion critique sur la connaissance, la vérité et les limites du jugement humain, tout en remettant en question l’orthodoxie religieuse et les certitudes dogmatiques. Par son approche et son esprit de libre examen, l’ouvrage préfigure les débats du XVIIIe siècle sur la tolérance, la raison et la relativité des croyances. (Tchemerzine-Scheler, III, 976 et 977). Traces d’usures au dos. Mors fendillés. Bon exemplaire.