De l’Esprit des Loix Ou du rapport que les Loix doivent avoir avec la Constitution de chaque Gouvernement, les Moeurs, le Climat, la Religion, le Commerce, &c. à quoi l’Auteur a ajouté Des recherches nouvelles sur les Loix Romaines touchant les Successions, sur les Loix Françoises, & sur les Loix Féodales.

Edition originale du premier tirage de cet ouvrage fondamental, considéré comme l’acte de naissance de la science politique moderne. Véritable révolution intellectuelle, il propose une analyse novatrice des systèmes de gouvernement et des mécanismes du pouvoir, jetant les bases de la pensée politique et juridique contemporaine. Fruit de plus de vingt années de recherches, ‘De l’Esprit des lois’ fut publié anonymement à Genève à la fin d’octobre 1748. Soucieux de ne pas attirer l’attention des autorités françaises sur son ouvrage, Montesquieu, alors installé à Bordeaux, prit soin d’éviter tout contact direct avec l’éditeur Barrillot. La supervision de l’édition fut confiée au pasteur genevois Jacob Vernet, que Montesquieu avait rencontré à Rome, avec lequel il entretenait des échanges réguliers. Barrillot décéda en juin 1748, alors que l’impression était encore en cours. Son fils prit la relève, mais Montesquieu, tardivement, fit parvenir les manuscrits de trois livres supplémentaires qui n’étaient pas prévus dans la version initiale. Cela nécessita l’ajout de nombreux cartons et une recomposition partielle du texte, retardant encore davantage le processus d’impression. L’édition fut finalement achevée à la fin du mois d’octobre 1748, et Montesquieu reçut son exemplaire. Mécontent du résultat, il dressa des listes d’errata, bien que de nombreux exemplaires de ce premier tirage aient été diffusés et qu’il fut bientôt question de publier une nouvelle édition parisienne. (Dangeau, ‘Montesquieu’, Bibliographie, p. 15. En Français dans le Texte, n°138. Gébelin, « La Publication de l’Esprit des lois », in ‘Revue des bibliothèques’, XXXI, pp. 125-158. PMM, n°197. Tchemerzine-Scheler, IV, 929. Cf.. C. Volpilhac-Auger, ‘Un auteur en quête d’éditeurs? Histoire éditoriale de l’oeuvre de Montesquieu’, 2011, p. 24-146). Rousseurs et piqûres éparses, quelques feuillets brunis. Des auréoles claires marginales. Discrètes traces de restauration à la reliure. Bon exemplaire, bien relié à l’époque.