Rousseau juge de Jean-Jacques. Dialogue. D’après le Manuscrit de M. Rousseau, laissé entre les mains de M. Brooke Boothby.

Troisième édition, publiée la même année que l’originale, complète du faux-titre: « Mémoire de J.J. Rousseau ». En réaction à l’indifférence rencontrée lors des lectures privées de ses Confessions, Rousseau rédigea cet ouvrage entre 1772 et 1776 sous la forme de trois dialogues, dans lesquels il se justifie et dénonce le complot dont il se croyait victime. Convaincu de l’importance vitale de son message, il résolut d’en confier le manuscrit directement à Dieu en le déposant sur le maître-autel de Notre-Dame de Paris, mais l’accès lui en fut refusé. Interprétant cet empêchement comme un signe providentiel, Rousseau remit finalement le manuscrit à un jeune Anglais de passage à Paris, Brooke Boothby, son ancien voisin à Wootton. Fidèle au serment qu’il avait prêté, ce dernier le publia en Angleterre après la mort de l’auteur. Longtemps reçu comme un simple document à valeur clinique illustrant le « cas » Rousseau, l’ouvrage a fait l’objet, au cours des dernières décennies du XXe siècle, d’une large réévaluation, mettant en lumière une richesse et une complexité jusqu’alors insoupçonnées. Les circonstances particulières de sa publication en font l’un des écrits les plus confidentiels de Jean-Jacques Rousseau. (Dufour, n°347. Sénelier, n°1156. Gagnebin, I, p. 1905, n°30). Discrètes traces de restauration à la reliure. Bon exemplaire, frais, bien relié à l’époque.